Nous venons d’apprendre le décès de Jacques Gervais, ancien pdg des éditions Yvert et Tellier, dans sa 83e année, emporté par la maladie d’Alzheimer. Après ses études de droit, son mariage avec une future avocate, son service militaire dans les Chasseurs d’Afrique, et malgré les réserves de son père qui aurait souhaité qu’il entre dans l’administration, Jacques Gervais avait rejoint l’entreprise familiale en 1957. Sous sa présidence, en plein âge d’or de la philatélie, les ventes de catalogues Yvert et Tellier ont connu une progression spectaculaire. Adaptant la stratégie éditoriale aux changements géopolitiques de la décolonisation en augmentant le nombre de tomes des catalogues de cotation, il a positionné sa société comme la référence mondiale en la matière. Tout en sobriété, il défendait toutefois les intérêts de la philatélie avec conviction. Ainsi, dans un éditorial de 1982, il fustigeait déjà : « Tous ces excès ne vont-ils pas finir par nuire à la philatélie, la vraie, celle qui consiste à réunir des timbres-poste, valeurs fiduciaires destinées à l’affranchissement du courrier ? » En 1993, il avait pris sa retraite, laissant les rênes de la maison Yvert et Tellier à son fils Benoît. Entouré de son épouse, de leurs enfants et de leurs petits-enfants, il se consacrait ces dernières années à ses deux grandes passions : le bridge, pour l’activité intellectuelle, et le golf, pour l’entretien physique. Ses obsèques auront lieu en la cathédrale Notre-Dame d’Amiens, le jeudi 5 juin, à 10 h 30. Nous présentons toutes nos condoléances attristées à sa famille et à ses amis.